Le parc endroit idéal pour se reposer. J'avais une longue pause qui m'attendait jusqu'à mon prochain cours, alors pour profiter encore des derniers rayons de soleil bien que la température ne soit pas au rendez-vous, je voulais profiter de ce beau territoire de verdure qui me permettrait de me reposer. J'avançais tranquillement, en direction d'une table qui pourrait me permettre de m'allonger mais avant cela, je sortis de quoi me rouler une cigarette. C'était cool, d'être seule dans le parc, je pouvais fumer sans que mon frère le voit, ou que ma soeur m'espionne, j'étais libre. C'était une sensation agréable tout comme sentir la fumée rentrait dans mes poumons et ressortir en formant d'étranges formes qui me font toujours sourire quand je les vois, car c'est fascinant, c'est de l'art. J'étais allongé, une clope à la main et je regardais ce qu'il y avait devant moi ; un ciel avec des nuages, je retombais en enfance, lorsque je m'allongeais sur la pelouse de mon jardin et que j'imaginais ce que représentait chaque nuage. "Oh ! Un mouton !"
Voilà, ce que je voyais un mouton, un ange, une paire de fesses, un éclair, ce qui était bien lorsqu'on était seul, personne ne pouvait nous contredire sur la forme qu'avait cette épaisse couche blanche. Je me souviens aussi, que je rêvais de me poser sur le coton blanc qui fascine plus d'un enfant, et qui donne l'impression d'un confort infini. Mais ce rêve se brisa lorsque je pris l'avion pour la première fois et que je me rendis compte qu'un nuage était simplement un regroupement de fines gouttes d'eau et qu'il n'y avait pas de paradis au-dessus. Hélas ! L'enfance nous fait bien croire des mille et une chose.
Ma cigarette consumait, je repris mes esprits et me décidai à bouger de cette table dure et loin d'être confortable. Une fois debout je rangeai mon paquet de tabac qui se trouvait sur le banc et avançai. Je ne regardais pas où j'allais car j'étais préoccupée à ranger, et lorsque je bousculai cette personne je ne m'en rendis pas compte tout de suite. Je relevai la tête pour voir qui était l'heureux élu que j'avais bousculé quand soudain, mon sourire enfantin s'effaça et laissa place à un sentiment d'amertume. Ouvrant la bouche pour dire quelque chose, le seul son qui sortit fut : "Zach..."Il avait changé depuis la dernière fois, il était devenu beau, toujours aussi attirant mais la rancune que j'éprouvais envers lui, enlevait toute trace de complicité que nous avions pu avoir au lycée. Je ne bougeai, je restai plantée là et pourtant ma tête me criait de partir, chose que j'aurais dû faire mais que je ne fis pas.
Les cours enfin terminés, Zach ne pensait qu'à une chose : rentrer chez lui. Il avait bossé toute la nuit sur un devoir qu'il venait de rendre. Il ne voulait qu'une chose : dormir. Même s'il avait une tonne de devoirs et d'examens à réviser qu'ils l'attendaient, il voulait simplement rentrer chez lui et ne rien faire, même s'il savait qu'il n'avait pas mal de choses qui restait à faire pour le lendemain, il essayait de ne pas y penser, au moins pour le moment. Tout ça ne l'intéressait même tant que ça. Devenir médecin . Ça n'a jamais été son rêve, si pour le plus âgé de ses deux frères devenir avocat était « le rêve de sa vie » pour Zach devenir était simplement " la suite logique " depuis sa plus tendre enfance ont lui disait qu'il avait un avenir de médecin, on lui disait qu'il était fait pour ça. C'était peut-être vrai, mais ce n'est pas ce qu'il voulait. Alors qu'est ce qu'il voulait . Là était toute la question. Il y avait bien le dessin, il adorait ça, le dessin, mais il n'allait quand même pas se lancer dans une carrière de dessinateur. Tiens, c'est exactement ce que son père aurait dit.
Le sac sur les épaules, il décida de passer par le parc pour rentrer chez lui, il avait le regard rivé sur son portable, occupé à répondre à un message qui venait de Charlie. Tellement absorbé à lui répondre qu'il ne voyait pas où il allait. Et bien sur , il se prit de plein front la personne qui marchait juste en face de lui « Déso... Oh. » Ana. Il ne l'avait pas vu depuis un moment. Pour une raison simple, quand Charlie avait accouché de Wendy il s'était simplement éloigné, l'oubliant peu à peu jusqu'à ne plus la voir du tout. Il ne l'avait pas voulu, il avait toujours vraiment apprécié Ana, mais il n'avait rien fais pour l'empêcher non plus. Il le savait. Plusieurs fois il l'avait regretté, plusieurs fois il allait l'appeler, mais sans jamais le faire. Et maintenant il allait devoir assumer les conséquences. Zach. C'est tout, elle ne disait plus rien. Et lui ... eh beh lui il ne savait pas quoi lui dire non plus. « Je ... Je savais pas que t'étudiais ici » Oh beh oui c'est malin ça, pas mal pour engager la conversation quand t'as arrêté de donner des nouvelles du jour au lendemain. Il grimaça, pourquoi avait-il sorti une connerie pareil ? Et voilà qu'il se retrouvait planté devant Anaëlle ne sachant pas quoi dire. Tout ce qu'il voulait c'était partir pour éviter cette situation, mais pour ça, il était déjà trop tard.
L'atmosphère était tendue... Cela me saoulait, bah quoi, normal, non . Le mec il m'a zappé, et ce qu'il me dit, c'est qu'il ne savait pas que j'étudiais ici, ceci est une preuve qu'il a oublié de me demander de mes nouvelles. Enfin bon, ne s'attardons pas sur ce genre de détails inutiles. Je le regardais, je le fixais, j'essayais de voir à travers lui, puis après quelques secondes où le silence assourdissant avait envahi notre zone de retrouvailles, où devrais-je dire, de rencontre, je décidai de le rompre : "t'as changé..."Oui c'était la seule chose que j'avais trouvée à dire, oui c'est vrai il n'avait pas si changé que ça, mais allez donc trouver quoi dire à ma place, je ne le connais plus, c'est difficile. Cela aurait été illogique que j'arrive vers lui, comme de bon vieux copain et que je lui raconte ma vie durant son absence, ce n'était pas possible pour moi, je ne pouvais pas faire sembler et cacher que ce qu'il avait fait, m'avait légèrement ennuyée pour rester polie. Et le seul reflex qui me vint après avoir prononcé ma phrase de choc, fut de sortir une de mes cigarettes que j'avais préparée à l'avance, de l'allumer et de la fumer. Oubliant sa présence, je respirai profondément, humant la fumée au passage et expirai calmement pour enlever toutes traces de nervosité dans mon corps.
Reprenant mes esprits maintenant que j'avais en main de quoi me calmer, je lui lançai "Bon écoute, on ne va pas rester des heures planter là, non !? Parce que sinon, je te laisse toute seule ainsi dans le parc. Bien que j'attise une petite rancune envers toi, je pense que c'est l'occasion pour discuter, non !? " bien qu'il faille avouer que je suis de nature rancunière, je ne pouvais pas oublier mes années de lycée que j'avais passé à ses côtés. Je me dirigeai vers la table sur laquel je m'étais installé peu de temps avant et lui dis : "Alors, tu viens ?" Bah oui, il ne venait pas, ça se trouve il avait peur que je le morde, que je le brûle avec mon briquet peut-être. Mais non, je n'allais pas faire ça, bien qu'au fond j'en meure d'envie. Je souris à cette pensée.