Quand j'avais cinq ans, mon nom me rendait fière. Quand j'avais cinq ans, je croyais que j'étais une véritable princesse. Mon papa m'emmenait à des banquets avec des belles robes et mes cheveux bouclés comme dans les contes de fées. Quand j'avais cinq ans, j'étais bercée d'illusion. J'étais bercée par des fausses promesses. Et surtout, du haut de mes cinq ans je vivais avec une pression indescriptible. Je ne connaissais rien des misères de la vie et déjà on avait tracé mon avenir. Je deviendrai une femme d'affaire à la main de fer, je reprendrais les rênes de l'entreprise de mon père. Je ne savais pas encore ce qu'était de travailler pourtant mes études étaient déjà sélectionnées pour aller vers ce destin. Mes parents avaient relayé mon éducation à notre nounou qui m'avait déjà appris à lire et à écrire. Elle me montrait également comment agir en société, comment manger, comment vivre, à la limite elle me montrait comment respirer. C'était trop pour une enfant de cinq ans, mais pour eux ce n'était jamais assez. J'avais cinq ans et je souffrais d'angoisse de performance. J'avais peur de tout rater.

«Ton père nous a eu ces billets que tu as promis?» Je roule des yeux et soupire. «Je dois te rappeler qui je suis? S’il y a bien un avantage à porter mon nom c’est d’obtenir tout ce que l’on désire.» Emmy tentait toujours de trouver une faille. C’était une vermine qui tentait de te manger de l’intérieur. Comme si elle arriverait à trouver une craque où aller implanter sa graine qui allait me faire pourrir de l’intérieur. Mais elle semblait oublier que j’étais la reine des abeilles et elle une mouche. Elle n’appartenait pas réellement à la ruche. On la tolérait c’est tout. Heureusement, il y avait Annah et Lucie. Ces deux-là c’était les fausses-jumelles. Elles se complétaient parfaitement. Deux opposées qui faisaient rire n’importe qui. «Alors vous venez toutes chez moi pour qu’on se prépare? Et après le spectacle vous pouvez rester à coucher.» Dis-je lançant un sourire à mes amis. Il y avait bien assez de lit chez moi pour recevoir notre petite bande de cinq. Bien sûr, il y avait une hiérarchie, mais parfois j’aimais bien faire semblant d’être généreuse et égalitaire. Un des proverbes qu’on me faisait répéter souvent était que tout était une question de pouvoir. Ils allaient même jusqu’à dire que ceux qui allaient en prison était ceux qui manquaient de pouvoir. Ce qui ne voulait pas dire que je devais être une criminelle, pas du tout, mais cela voulait plutôt dire que la fin justifiait les moyens, autre proverbe répété inexorablement.


J’ai grandis dans une famille plutôt complexe. Mes parents s’aiment d’un amour que l’on voit rarement. Et malgré leurs horaires chargés, ils ont tenus à avoir une famille nombreuse. D’une certaine manière, ça nous a toujours poussés à vouloir être meilleur que les autres. Non seulement à cause de notre situation monétaire plus que substantielle, mais également par notre intellect. Disons, que j’ai appris rapidement que dans chaque famille, il y a le vilain petit canard et dans la nôtre c’était moi. Si j’excellais comme eux à la manipulation, mes intentions étaient beaucoup moins louables que celles de mes aînées et de mes cadets. Rapidement, je devins la reine des abeilles dans mes cours. Bien sûr, mes sœurs me firent souvent de l’ombre. Comment pouvais-je lutter devant tant de perfection? Alors, je pris la place que je croyais était à combler. Je me mis à traîner avec les mauvaises personnes, à faire des choses que ma famille désapprouvait. Je n’avais rien de la petite fille parfaite, mais c’était qui j’étais.

J’observais ses yeux marons ne me quittant pas du regard. Une goutte de sueur perla sur son front. Ses mains étaient moites. Il tapait légèrement du pied, mais c’était plus un tremblement incontrôlé. Il n’avait aucune ride au coin des yeux, ni même un cheveu blanc. Ça devait être une de ses premières arrestations. Je pouvais voir qu’il craquerait facilement. «Première journée?» Dis-je à voix haute. Et cela suffis pour qu’une pointe de confusion apparaisse dans son regard. «Je peux vous faire une confession?» Dis-je feintant un air affligé. Et là son air confus se transforma en air interrogatif.  Je soupirai de manière théâtrale: «Je n’avais pas le choix de voler ce collier. Ils détiennent ma demi-sœur et menace de la tuer si je ne leur rendais pas quelques services.» Larme de faiblesse ici. «Si je ne sors pas d’ici rapidement, ils vont faire quelque chose d’horrible.» Je le regardai dans les yeux alors que les miens étaient pleins d’eaux. «Je… Je peux rien faire…» Je me dépêchai à essuyer mes larmes comme si j’avais peur qu’on les voit. «Je peux passer un appel?» Demandai-je le suppliant presque et il accepta. Parfois, c’était vraiment trop facile. Il me mit les menottes et m’emmena au téléphone. « Hey! C’est moi! Tu peux venir me chercher?» «Poste de police?» Dit-il simplement et je ris. «Oui!» «Combien?» «18 mile dans le double-fond du deuxième tiroir» Puis je raccrochai. Je souris au policier qui m’observait drôlement.


Je n’ai jamais été très douée pour les relations de couple. J’ai évoluée de catastrophe en catastrophe. Je n’ai jamais été capable de me caser avec quelqu’un sans le ou la blesser. Il faut avouer que je suis incapable d’être fidèle. Lorsque ça devient trop sérieux, j’ai l’impression d’étouffer. J’imagine que c’est simplement la peur. Il faut dire que mes débuts dans le domaine fut plutôt horrible. Mon premier petit ami a abusé de moi sexuellement pour ensuite me plaquer. Ensuite, j’eus droit à toutes les couleurs, il y eu un batteur pendant quelques semaines, une égocentrique pendant un mois, deux ou trois criminels et quelques autres qui sans être horrible n’était tout simplement pas correct. Par exemple, il y a eu l’indécis. Le mec se tapait ma meilleure amie, était en couple avec une amie proche et faisait tout pour m’avoir dans son lit. Malheureusement, à l’époque j’étais convaincu d’être quelqu’un de bien. Sans être atroce, c’était une relation fortement destructrice. En fait, je n’ai eu que deux relations vraiment stable. La première, c’est avec mon meilleur ami. Je l’ai rencontré lorsque j’ai intégré l’Académie et depuis nous nous sommes toujours soutenus mutuellement. Au départ, notre relation était purement utilitaire. On couchait ensemble, on s’amusait et ça finissait là. La base de notre relation était basée sur le sexe. Puis, il tomba amoureux, alors nos soirées dans le lit de l’autre se sont arrêter. Ça nous a donc donné l’occasion d’apprendre à se connaitre encore mieux. Et c’est ainsi qu’il est devenu mon meilleur ami, sauf que les choses se sont gâtées. Après une dispute qu’il a eue avec sa belle, nous n’avons pas pu nous empêcher de coucher ensemble à nouveau, mais c’était différent. Il y avait quelque chose de plus. Depuis, notre relation est comme les montagnes russes. Je sais qu’il m’aime à sa façon et je l’aimerai toujours à ma façon, mais il y a sa belle et pour moi, il y a tous les autres. La seconde relation sérieuse que j’ai eue est avec Lya, mon ex. J’aurais vraiment voulu être heureuse avec elle, mais c’était contre ma nature. Notre relation a duré un peu plus de deux ans, ce qui est une éternité pour moi.

«Qu’est-ce que tu veux que je te dise?» «Je  ne sais pas moi, que tu essais au moins, que tu es désolé, que c’était une erreur, QUELQUE CHOSE!» Elle était fâchée, pire elle était blessée. Ce n’était pas ce que je voulais, mais j’avais beau essayer je ne pouvais pas me plier à ce qui la rendrait heureuse. Coucher avec une seule personne, à jamais. Non j’en étais incapable. «Lya, je sais que ça te fait du mal. Alors, il est peut-être temps que tu penses à toi…» Dis-je la regardant droit dans les yeux. Je regrettai presque instantanément les mots que je venais de dire, mais c’était la vérité. Si moi j’étais bien avec elle, elle n’était pas heureuse. «QU’EST-CE QUE ÇA VEUT DIRE ÇA?» Je soupirai. «Tu le sais très bien, même si tu ne veux pas te l’avouer.» Je déposai un baiser sur ses lèvres et partit dans la chambre. Je ne partais pas pour moi. Je le faisais pour elle. À quelque part, j’en avais marre aussi, mais si je l’avouais je m’en voudrais. Normalement je n’avais pas tant de scrupule. Mais deux ans avec la même personne, ça fait mal. J’essayais d’être forte. Je ne devais pas pleurer sinon je resterais une nuit de plus et je n’avais pas envie d’être une chanson de Maroon 5.

toi